Lorsqu'une classe d'étanchéité 0 est prévue pour les caves en béton coulé sur place, un léger débit de fuite à travers le mur de cave est toléré selon la norme NBN EN 1992-3. On peut tenter de canaliser cette infiltration d'eau, afin de limiter les nuisances qui y sont liées.
L'eau infiltrée peut être récoltée dans une rigole au pied du mur de cave et, en fonction des débits d'infiltration prévus et de la possibilité de réaliser la rigole en pente, être évacuée vers une station de relevage puis vers les égouts. Des particules de sol ne peuvent en aucun cas être évacuées au cours de ce processus. Si l'on constate que des particules de sol s'infiltrent par des fissures plus larges et que cette infiltration risque d'affecter la stabilité des ouvrages adjacents, les fissures doivent être injectées. La rigole peut être réalisée au moyen d'une planche trapézoïdale (150 mm x 25 mm) disposée dans le béton frais, par exemple. Étant donné qu'en pratique, il s'avère toutefois difficile de positionner la rigole avec précision, celle-ci peut être placée à une certaine distance du mur.
Lorsque la position de la tôle d'étanchéité implique une pose plus basse de l'armature supérieure à la périphérie de la dalle, la rigole peut éventuellement être réalisée directement dans le radier (voir figure 12). De ce fait, la mise en oeuvre d'une finition supplémentaire sur le sol devient superflue et le radier fait alors office de sol fini, ce qui peut néanmoins avoir un certain nombre de répercussions d'un point de vue esthétique. Étant donné que le radier sert de plate-forme de travail durant les différentes phases de construction, il se peut qu'il soit sali ou endommagé.
Dans certains cas, on peut opter pour la réalisation d'un contre-mur (résistant à l'humidité) et d'une finition de sol comme alternative à une rigole, auquel cas l'eau infiltrée sera drainée respectivement par derrière et par dessous ces éléments. La quantité d'eau infiltrée devra alors être limitée. Afin d'assurer une évacuation rapide de l'eau, le radier doit, compte tenu de ses tolérances de mise en oeuvre, présenter une pente d'au moins 1 % vers les points d'évacuation (voir figure 13). Une pente plus faible peut accroître le risque d'humidification du revêtement de sol. Le panneau de drainage (gaufré) doit être suffisamment épais (les excroissances doivent être suffisamment hautes), afin d'éviter que de légères stagnations d'eau sur la dalle ne provoquent une humidification de la chape.
Lorsque les murs (de refend) reposent sur le radier, des joints verticaux ouverts au pied de la maçonnerie assurent l'évacuation de l'eau via le panneau de drainage. Dans ce cas, l'humidification de la partie inférieure de la maçonnerie est néanmoins inévitable.
Cette approche ne contribue cependant pas à l'étanchéité à l'eau de la cave et ne peut, de ce fait, pas être considérée comme un système d'étanchéité à l'eau complet. Il y aura donc lieu de toujours tenir compte d'une humidification potentielle du plancher de cave et du mur de cave. Dans les ouvrages en béton pour lesquels des classes d'étanchéité supérieures sont exigées, une telle composition peut parfois constituer une sécurité supplémentaire. Cela suppose cependant que la structure sous-jacente soit déjà performante en matière d'étanchéité à l'eau.
Cette approche peut en outre compliquer la détection et la réparation des fuites éventuelles.